Jonario Clark est né le 4/09/1989 à Clark’s town en Jamaïque. En hommage à la ville qui l’a vu naitre, c’est ainsi qu’il décide de son nom d’artiste en 2016.
Sans formation artistique, « artiste de la rue », le jeune Clark cumule les objets, à la recherche de ces racines aborigènes, il les entasse, en crée des statues. Inspirées du primitivisme, ces totems aux mille couleurs, brinquebalants mais puissants, laissent déjà entrevoir l’œil acerbe et critique d’un artiste naissant. Tout jeune, il dessine sur du carton, des cahiers, sur tous les supports qu’il trouve. Comme un exutoire. Comme le miroir d’une Jamaïque traversé par sa rétine, il reproduit son environnement sensoriel.
Les formes, les couleurs surexposées par le soleil l’inspirent. Ses thématiques : le bleu de la mer, le vert de la jungle, l’orangé de la terre en saison des pluies ; La Jamaïque est son terrain de jeu, son énergie créatrice.
Clark tombe sur un lot de petits cartons vieillis mais vierges dans un entrepôt d’un ancien hôpital de Montego Bay. Il saisi l’occasion d’en faire de petites cartes postales qu’il vendra aux touristes sur les plages du nord est de l’ile.
C’est en 2016 qu’il rencontre Marcel Strouk, à Long Bay. Intrigué par l’énergie de ces petits dessins, il demande à en voir plus. Chez Clark il découvre l’univers loufoque, presque dadaïste dans lequel il vit avec sa femme et sa fille.
Malheureusement Clark n’a pas de matière première pour créer, pas de peinture, pas de toile. Ces créations sont purs recyclages d’objets en tout genre. Mais indéniablement il y a une fulgurance dans sa façon de créer.
De retour en France, Marcel Strouk lui fera envoyer un rouleau de toile à peindre, des pinceaux et de la peinture. « Un nécessaire à peindre » qui aura quelques difficultés à traverser l’atlantique…
Clark, ravi, se met de façon compulsive à l’acrylique. Les formes, les couleurs s’organisent, s’enchevêtrent sous un soleil de plomb. La chaleur le nourrit, il peut s’exprimer en liberté sur la toile vierge. Il découpe, peint, recompose, reconstruit l’image du réel.
« Alphabet » est la première exposition de Jonario Clark. En octobre 2018, la galerie Rive Gauche exposera pour la première fois les œuvres de Jonario Clark.
Inspiré du lettrage, il décompose les lettres de l’alphabet en racontant son histoire. De ses ancêtres à l’actuel apprentissage du verbe par sa petite fille ; les tracés sont les lignes de rapprochement entre les générations et les différentes ethnies qui compose la culture Jamaïcaine.
Clark est un médiateur de couleurs, un passeur de mouvements dans un pays en pleine mutation. Toujours à la recherche de son identité.